Discours de M. Ly-Batallan, consul général de France – Congrès 2015 de l’Université Hoa Sen
Congrès de l’Université Hoa Sen
(Hô Chi Minh Ville, 31 janvier 2015)
Madame la Rectrice, chère Madame Phuong,
C’est un grand honneur et un privilège d’être parmi vous ce matin, et plus encore d’avoir l’occasion de m’exprimer devant vous, pour vous dire l’estime et l’amitié que nous avons pour Hoa Sen ; l’admiration aussi.
Sans détailler l’histoire déjà riche de l’université, permettez-moi de revenir sur son origine et quelques moments-clefs de son développement.
Vous le savez, Hoa Sen est née en 1991, en tant qu’école d’informatique et de management, avec un fort soutien des autorités municipales de HCMV, mais aussi celui de la France. En effet, dès l’origine, l’association « Lotus France » a été créée pour lui apporter son soutien ; la CCI de Versailles lui a aussi apporté un soutien, financier et pédagogique, non négligeable ; tout comme le maire de Paris de l’époque, dont on connaît les liens avec le Vietnam – il s’appelait Jacques Chirac.
Il faut dire qu’en cette période de renouveau et de démarrage économique du Vietnam, l’idée d’une école apportant des formations répondant très exactement aux besoins apparaissant avait tout pour séduire. En ce sens, l’école Hoa Sen était une pionnière.
Et cet esprit pionner, Hoa Sen a su le garder à travers les années et au cours de son développement, sous plusieurs formes:
– D’abord, en adaptant constamment son offre de formation aux besoins de la jeunesse et du pays ;
– Ensuite, en développant des coopérations avec d’autres établissements d’enseignement supérieur, notamment étrangers : France, Inde, Belgique, ou Etats-Unis par exemple ;
– Enfin – et cela est une orientation très intéressante politiquement, qui parle au cœur du Français que je suis –, en se dotant d’un statut à but non lucratif dès sa transformation en université en 2006.
Mais, quand on innove, on est parfois incompris ; ce n’est bien souvent qu’une question de temps, lorsque les idées des pionniers se répandent et que tout un chacun se les approprient. C’est un trait de l’esprit humain, qu’on retrouve dans de nombreux domaines, comme celui de l’architecture… comme le rappelle l’histoire de la tour Eiffel, férocement combattues à sa construction et devenue le symbole de la France.
De ce point de vue, je me réjouis que la rénovation de la loi vietnamienne sur les universités intervenue en 2014 ainsi que de ses textes d’application. Certes, leur application n’est pas toujours aisée, car on est au début d’une réforme ambitieuse, voulue par le gouvernement vietnamien et l’assemblée nationale populaire, qu’il revient maintenant aux différentes administrations de mettre en œuvre.
Et, je suis confiant aussi.
Je suis confiant que ce nouveau cadre permettra à Hoa Sen de poursuivre son développement, en consacrant son énergie à la formation de ses étudiants. Je suis confiant qu’on donnera ainsi l’occasion à Hoa Sen de continuer de répondre aux besoins de la jeunesse et du pays. Et je suis confiant que ce nouveau cadre permettra à Hoa Sen de préserver son statut d’établissement à but non lucratif car l’enseignement n’est pas une marchandise, soumise aux aléas du marché. Je suis d’autant plus confiant que le Vietnam a choisi la voie d’une économie de marché à orientation socialiste, précisément pour limiter les dérives du « marché ».
En cela, la France et le Vietnam se rejoignent, par-delà les différences de leurs organisations politiques. C’est à bon droit qu’on peut parler d’exception culturelle : éducation, culture et savoirs sont précieux. Ils sont facteurs de développement, économique notamment, mais pas uniquement. C’est pour cette raison que nous ne pouvons les laisser à la merci des seules lois du marché.
Alors, en cette veille de nouvelle année, je présente mes meilleurs vœux à l’université Hoa Sen, à son équipe dirigeante comme à ses enseignants et à ses étudiants, et enfin à ses contributeurs. Et je leur souhaite le plein succès et la plus grande réussite dans la poursuite de la noble tâche qu’ils se sont fixés. Et je remercie tous les parrains qui se sont penchés sur le berceau de l’Université de continuer de lui apporter leur fidèle précieux soutiens./.
Discours de M. Ly-Batallan, consul général de France